La seigneurie d’Ognoas remonte à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle. Ognoas appartient à la vicomté de Marsan qui fait partie jusqu’en 1607 du patrimoine de la vicomté de Béarn. En 1274, un certain Arnaud Bosquet est le seul à pouvoir se dire « seigneur d’Ognoas ». En 1770, Etienne Lormand achète la seigneurie d’Ognoas ; son fils complète le domaine en achetant la seigneurie de Tampouy en 1775.
C’est d’ailleurs à Tampouy, mais en 1530, que François 1er et sa suite font halte. Le Roi de France concrétisait au couvent des clarisses à Beyries, sans procuration cette fois, son mariage avec Éléonore d’Autriche, sœur de l’Empereur Charles Quint. En 1847, le dernier des Lormand, sans héritier, lègue le domaine à l’Église.
Il est alors géré par l’évêché d’Aire-sur-l’Adour jusqu’à ce que la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État transfère les biens diocésains au Département.
C’est ainsi que le domaine de plus de 650 hectares est aujourd’hui sous la responsabilité du Conseil général des Landes qui a choisi de faire de ce site exceptionnel une vitrine du terroir landais. Les bâtiments principaux du domaine ont été totalement restaurés pour accueillir le public.
Aujourd’hui, le Domaine d’Ognoas est une exploitation agricole qui allie viticulture sur près de 50 hectares, agriculture (maïs, soja et tournesol) sur une surface totale de plus de 100 hectares. Sa forêt compte quelque 300 hectares, fournissant le bois pour confectionner les fûts d’armagnac.
Ognoas, c’est aussi des chemins de randonnée, la voie verte du Marsan, un étang et son moulin, des gîtes dans des métairies du XVIIIe siècle, une maison forte du XIVe siècle, Tampouy.
Les Lormand à l’origine de la constitution du domaine
Les Lormand constituent un exemple caractéristique de ces familles bourgeoises d’origine modeste qui, au cours du XVIII siècle, parviennent à la notabilité grâce au négoce. Une fois enrichies, elles achètent une terre noble, ce qui, en Marsan, confère noblesse et titre tout en occupant des fonctions importantes localement.
Etienne, originaire de Bayonne et fondateur de la dynastie, est né vers 1701. Il vit chez sa mère et travaille comme « modeste porte balle, pauvre colporteur ». C’est en 1770 qu’il fait l’acquisition de la seigneurie d’Ognoas. En 1780, il est juge de la Bourse et devient commissaire au « rôle du vingtième » (impôts) en 1788, l’année de sa mort.
Nicolas, fils aîné d’Etienne, voit le jour le 2 avril 1727. Il épouse en 1760 Julie Laxague, fille d’un négociant important de Bayonne. Échevin et négociant, il devient directeur de la chambre de commerce le 18 septembre 1775. Le 25 janvier 1775, il achète la seigneurie de Tampouy à Anne du Brocas pour 70 200 livres.
Jacques-Taurin, dernier né de la famille, vient au monde dans le Grand Bayonne le 5 septembre 1762. Il est avocat au barreau de Paris puis au parlement de Navarre. Le 27 mars 1782, à l’âge de 20 ans, il est admis avec dispense d’âge à l’office de « conseiller en la cour de parlement, comptes, aides et finances de Navarre » à Pau. Après la révolution et l’Empire, il est élu député des Basses-Pyrénées. Après s’être retiré de la vie politique, il devient administrateur de l’hôpital Saint-Léon de Bayonne.
Jacques-Taurin meurt le 24 janvier 1847, à l’âge de 85 ans dans sa maison natale de Bayonne. Sans héritier, il lègue par testament 4 millions de francs or sur les 5 millions qu’il possède à diverses institutions religieuses et philanthropiques. Les seigneuries d’Ognoas et de Tampouy sont données au Petit-Séminaire du diocèse d’Aire-sur-l’Adour. Le portrait de Jacques-Taurin Lormand est exposé dans le chai de dégustation. Ce tableau est inscrit aux Monuments Historiques.